Fabian Daurat – La prière

Je voudrais tant prier mais l’écho de ma plainte
Noyée dans le sillon où ruissellent mes larmes
En gagnant l’aube azur, élégie déchirée
Que signent le plus humble au sceau de son empreinte,
Rejoindrait l’océan bouillonnant de vacarme
C’est que Dieu, son oreille absolument fermée,
Cent fois indifférente à nos tristes affaires,
Attribue au néant tant de vaines suppliques
Dépourvues tout à fait de l’éclat d’une alarme
Il en est ainsi car, Ouvrier de l’enfer,
Comme de toute chose au monde qui s’applique,
Adonaï, Allah, le tout Puissant Seigneur,
Connaît parfaitement la musique du coeur
Et surtout, croyez-le, quand résonne misère,
A telle enseigne que c’est sa composition
Dont l’harmonie obscure enrichit la passion
Quel écrit mensonger qui dit Dieu protecteur !
La vérité, plus sombre, est que le Créateur
Caresse le tourment comme le grand auteur
Œuvrant aux Misérables en louant la douleur
Qui saigne de sa plume, et la dramaturgie,
Ainsi exacerbée est une liturgie
Dont le récit entier est l’unique raison
Le cruel Artisan armé de droit canon
En crachant de la poudre, en scellant le destin
Que rencontre ici-bas la somme des humains,
Exerce haut sa science en funèbre oraison
Pour le dessein suprême alignant son Roman
Aux versets révélés à l’encre de mon sang.

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