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Philippe Lecocq – REVES de FEMME


Depuis longtemps déjà, elle s’était endormie
Reposant sagement auprès de son mari.
L’homme s’approcha et lui dit doucement :
« Ouvre grand tes beaux yeux, regarde au firmament,

*
Dans quelle galaxie, veux-tu que je t’emmène,
Vers quel jardin secret ton petit cœur te mène ?
Là où les papillons caressent en abondance.
Viens voler avec moi, retournons en enfance,

*
Retrouver nos doudous et les souris qui dansent,
Toutes nos boites à musique et leurs oiseaux qui chantent.
Partons donc loin d’ici et quittons nos prisons. »

*
J’ai envie de t’apprendre jusqu’au sens du frisson,
Ce que c’est d’être aimée en ayant l’anxiété
De te retrouver seule quand tu es réveillée ».

Sophie Ducasse – J’arrive

J’arrive
Avide de ton odeur et de ton chant
Je t’appelle tu cries mon prénom
Je foule ton sol riche
On se cherche
Tu me trouves encore trop libre
Et pourtant de nous deux
C’est toi
Qui déploies tes ailes pour que vive
Le Soleil

Photo Sophie Ducasse

Taya Leon – La traversée de l’éternité


D’un va et vient survolent dans le vent
fugaces aventures et fervents sentiments
pris en otage par le néfaste orage
malmenée l’herbe en disgrâce
perd son arome intemporel
sous la lumière foudroyante de la métamorphose

*
Vêtu d’un costume de mariage
L’homme rentre dans la paroisse
La vie lui sourit sur les vagues de ses larmes
scintillement limpide dans la mémoire d’une âme

*
Sur ses notes s’amplifie la fragilité de la symphonie
la nostalgie enracinée dans les couloirs du temps
Scellés sédiments mystérieux secrets
clé de l’infinité

*
Sur son parcours l’artiste aux yeux mi-clos et triste
taille le cœur d’améthyste
 l’oubli se confine l’enfer de son monde solitaire.

Bruxelles

Erika Byrne-Ludwig – La terre (Écrit durant la grande sécheresse)

La terre respire à peine. Un peigne grossier l’a défigurée. Le soleil a posé ses fers brûlants sur son visage. Un fantôme d’arbre se dresse dans son habit blanc. Seule tache noire, un vautour qui attend la fin d’une âme. Des os sans chair, coeurs mangés, yeux crevés, décorent les crevasses lacérées à coups de lames sauvages. Les lèvres brûlées, la terre moribonde demande l’aumône aux nuages.

René-François SULLY PRUDHOMME -Prière



Ah ! Si vous saviez comme on pleure
De vivre seul et sans foyers,
Quelquefois devant ma demeure
Vous passeriez.
Si vous saviez ce que fait naître
Dans l’âme triste un pur regard,
Vous regarderiez ma fenêtre
Comme au hasard.
Si vous saviez quel baume apporte
Au coeur la présence d’un coeur,
Vous vous assoiriez sous ma porte
Comme une soeur.
Si vous saviez que je vous aime,
Surtout si vous saviez comment,
Vous entreriez peut-être même
Tout simplement.

Tableau d’école Italienne Du 17ème Siècle Vierge En Prière

Alain Graz – Comme les poissons qui vivent dans la mer sans savoir la mer.


J’ignore mon propre monde
Je ne sais rien de mon voisin
De celui qui crie, qui gémit peut-être
D’une femme que j’ai croisée
Un soir de pluie et qui pleurait.
Je me perds dans les apparences.
Absence infinie…
Je méconnais l’essentiel.
Depuis quand n’ai-je pas regardé le ciel
Le vrai, le profond
Celui qui vit derrière les nuages
Je ne suis sage que de mes illusions.
Je passe moi-même innocent et ravi,
Abêti sûrement par mon évagation.
Je suis un poisson dans la mer qui ne sait rien de la mer.
Ni la crête des vagues ni la marée
Ni le ressac,
Ni les plages côtoyées
Ni l’iode ni le vent.
Je suis ignorant de ma propre futilité.

Cissé Ismaël – Le retour du jeune Salomon dans la douceur


Pour moi, tu n’étais pas venu pour rester ?
Tais-toi, tu ne dois plus jamais parler !
Tu ne fais que refléter le soleil dans le noir
Tu dois donc te taire comme un vent du soir.

*
Comme tu es resté, j’ose croire
Que tu voulais sans vraiment vouloir
N’est-ce pas mon Salomon, alias le rédempteur ?
Ça me serait maléfique de quitter cette douceur !

*
Mais combien de fois dois-je te dire
De cultiver le silence dans ton cœur ?
Ils sont tranquilles dans la forêt claire
Ils me regardent sans mot dire

*
Alors toi, apatride, tais-toi
Ne leur réveille pas ; si tu veux je t’ennoblis
Tais-toi ! Et abstiens-toi
J’ai sur mon dos de sévères milices, je te dis !


Brèves de poésie de Nicolas Granier – Anne Marielle Wilwerth – Naître à l’immense

Anne-Marielle Wilwerth, son recueil « Naître à l’immense » publié dans la revue bimestrielle du Grenier Jane Tony.

Extraits


C’est dans le calfeutré des silences
que l’on découvre
comment naître à l’immense


Que faire de ce qui nous éloigne des joies
sinon susciter en soi
de nouvelles floraisons


l’extrême serait-il
l’envers de l’ordinaire
l’envers de ce qui n’a pu être sublimé


Nous vivons tous à fleur de questionnement
cherchant l’ouvert
parmi les pierres

Ma Sand (Sandra B) -A NOTRE VERITE


Quitter ce monde malade
Et loin ; partir faire son nid
Y mettre l’aube,
Ses rêves, sa vie
Et l’Amour Infini
Descendre un beau matin du train
Attendre que tu me prennes la main
Puis agir sur la mécanique
Pour ralentir le rythme
Terminer le voyage là-haut
Juste écouter son âme dire Oh !
S’émerveiller du chant du vent
Et des pensées douces de l’enfant
De celui qui sommeille en nous
Qui nous éveille aux paris fous
A la seule chose qu’on sait déjà
A notre vérité
A soi

Vercors – SB

Etole d’or -Véronique Higelin


Un éventail ouvert sur la mer d’Adaman,
S’épanouit l’ambre en éclats diaphanes,
Folâtrent les vagues aux notes mirifiques,
Et surgit l’aria à l’écho magnifique.

**
La mer semble étendre un doux drap moiré,
Un camaïeu bleu sonne la fin de soirée,
Emouvant paysage esquisse de la nuit,
L’horizon poudroie défie et foudroie l’ennui.

**
Suaves les fragrances apportées par le vent,
Riche d’embruns iodés un effluve savant,
Flux et reflux s’échouent sur le sable grège,
Tout en douceur la journée se désagrège.

**
Oscille une lanterne indolemment,
Ultime lueur quand la nuit vient sagement,
Don du soleil au ciel une étole d’or,
L’éphémère s’éclipse quand l’astre s’endort.

Photographie Clément Hess


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