Conseils d’Artaud, de loin – Robert Duncan (1919-1988)


Trois cheminées brûlent
torches-égouts en continu, puduculs,
feu vestalien, dévastations
de la cité secrète, brûlant en continu;
les fleuves
étouffés d’étrons, sperme, capotes,
pénètrent dans l’antique mer comme serpents,
intestins,
tortillons grimpants – littérachure sexuelle –
clergé viscéral
placiers en obscénités, pompeurs d’âmes, merdoyeurs
grippe-sous, dans leur danse insensée
au milieu de harpies sans âge.

Je m’expose franchement, et je le vois,
ce n’est pas l’enfer. C’est le puits de l’année,
fontaine artésienne des notoriétés.
Puanteur qui monte, qui déploie les ailes,
portes qui encombrent les rabats du ciel.

Vieilles complaintes barbouillées d’or.
Son cireux maternage impassible
porte perles pour larmes,
croûtes à dorures pour robes, manteaux-chair.
Pleins de fumée, les gosses du soleil
bredouillent des bouffées de poésie de leur orifice
leur immondice.

C’est pour bourrer son trou de balle d’essence de sainteté
que la cité vient s’abattre sur ses tours
pompant les existences dans la merde magique,
murmurant et sifflant,
automobiles du plaisir.

          Trois cheminées de virginité
          qui expirent ses feux.

Tout le reste est utilisable.

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